Les jeux vidéo ne sont pas le divertissement abrutissant pour lequel ils sont parfois portés. Au contraire : des recherches menées à l’université de l’Utah montrent qu’ils peuvent jouer un rôle contre le processus de vieillissement de notre cerveau.
Sarah Shizuko Morimoto est chercheuse à l’université de l’Utah. Ses travaux portent sur les troubles cognitifs, notamment ceux causés par le vieillissement du cerveau, comme la dépression gériatrique et la maladie d’Alzheimer. Elle se dit extrêmement intéressée par la relation entre ce que nous pensons et ce que nous ressentons. De cet intérêt est née une question de recherche intéressante : peut-on améliorer le fonctionnement de nos circuits cérébraux en jouant à un jeu vidéo ?
Pour vérifier cette hypothèse, Morimoto et son équipe ont développé Neurogrow, un jeu vidéo sur le jardinage conçu dans le but explicite d’améliorer le fonctionnement des circuits neuronaux. L’espoir des chercheurs était qu’un cerveau détérioré exposé au jeu vidéo répondrait mieux à des médicaments tels que les antidépresseurs. Les jeux vidéo ne remplacent pas la médecine, mais la facilitent.
Comme le Dr Kawashima, le neuroscientifique japonais qui a donné son nom aux jeux vidéo de gymnastique cérébrale de Nintendo, Morimoto est convaincu que les jeux vidéo spécialement conçus peuvent être une arme dans la lutte contre la détérioration du cerveau ou la maladie d’Alzheimer. Les premières expériences menées sur une population limitée sont déjà prometteuses pour les essais cliniques qui devront étayer davantage la théorie de Morimoto.