Les statistiques confirment le cliché : le monde du jeu professionnel est un secteur masculin. Il n’y a qu’une seule solution à cela : accorder plus d’attention à l’inclusion et à la diversité dans notre secteur.
Environ neuf personnes sur dix impliquées professionnellement dans les jeux vidéo en Belgique sont des hommes. C’est un peu moins que la moyenne mondiale de huit personnes sur dix, mais même ces pourcentages ne sont pas très reluisants. Ces chiffres montrent que le cliché du monde du jeu professionnel comme bastion masculin n’est malheureusement pas loin de la réalité.
Toutefois, ces chiffres contrastent fortement avec le rapport hommes/femmes parmi les joueurs de jeux vidéo, puisque 47 % d’entre eux en Europe s’identifient comme des femmes (chiffre de 2021). Cet écart est remarquable, ce qui signifie qu’il y a encore beaucoup de place pour les expériences de jeu destinées à un public féminin. Il semble évident que le développement d’un jeu avec, par exemple, un personnage principal féminin est co-développée par des développeuses, mais ce n’est malheureusement pas toujours le cas. Si les jeux vidéo veulent créer un tsunami culturel aussi bien que commercial, cela doit changer de toute urgence.
Il n’y a qu’une seule solution : accorder plus d’attention à l’inclusion et à la diversité dans le monde des jeux vidéo. Dans un monde où tout le monde n’est pas convaincu de l’égalité des droits pour tous, c’est plus facile à dire qu’à faire. Le secteur belge des jeux vidéo est au moins conscient de ce défi et tente de mettre en avant des initiatives et des organisations inclusives aussi souvent que possible. Non pas parce que nous pouvons dormir sur nos deux oreilles, mais parce que nous croyons sincèrement qu’un écosystème inclusif et diversifié rendra inévitablement notre secteur local plus créatif et plus performant.
Les organisations suivantes font un travail remarquable dans ce domaine :
Women in Games est un groupe international d’activistes qui militent en faveur d’une plus grande présence des femmes dans les jeux vidéo et les eSports. Elles organisent des workshops et des événements et tentent, par le biais d’ambassadrices locales, d’atteindre et d’aider le plus grand nombre possible de femmes dans le secteur des jeux vidéo. La division en Belgique sera officiellement lancée à l’automne 2021.
Represent est une campagne qui se bat pour plus de diversité dans les médias audiovisuels. Ils ont publié un manuel que les entreprises de l’audiovisuel – et donc du jeu – peuvent prendre à cœur afin de parvenir à un lieu de travail plus diversifié sur le plan culturel, avec davantage de personnes d’une autre couleur de peau.
WIFTM Belgium est la branche belge d’une organisation internationale qui a vu le jour dans les années 1970 à Hollywood. Elles luttent pour l’égalité des droits et l’inclusion des femmes dans le cinéma, la télévision et les médias en général.
Comme le monde du cinéma, le monde du jeu vidéo est/a également été confronté à une multitude d’histoires #MeToo. Les abus sexuels restent un problème dans les secteurs créatifs dominés par les hommes et nous ne pouvons pas ignorer ce problème.
Les victimes de harcèlement sexuel ou de discrimination peuvent s’adresser à l’Institut pour l’Egalité des Femmes et des Hommes (IEFH) qui a pour mission de recueillir et de traiter les plaintes des personnes victimes de discriminations. Vous pouvez également vous adresser à Unia spécifiquement pour la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle.
C’est une bonne chose que ces organisations aient été créées, mais en même temps, il est répréhensible qu’elles soient encore si nécessaires. De plus, ils ne peuvent pas agir en notre nom. Le véritable changement commence à la base et nos entreprises sont donc régulièrement invitées à œuvrer en faveur de l’égalité des chances pour tous, afin de renforcer le secteur des jeux vidéo. Traiter tout le monde de la même manière, indépendamment de l’orientation sexuelle, de la race ou des croyances religieuses, c’est notre devoir.