Chloé Boels a commencé sa carrière de streameuse pendant la pandémie de coronavirus, sans se douter qu’elle deviendrait, quelques années plus tard, une voix inspirante dans le monde du jeu vidéo. Aujourd’hui, elle compte des dizaines de milliers de followers sur Twitch, YouTube, TikTok et Instagram. Elle s’engage activement pour davantage de diversité et pour réduire la haine en ligne dans le secteur des jeux vidéo. « Je ne me considère pas comme un modèle féminin. »

Portée par sa passion pour les jeux vidéo, Chloé Boels a commencé à streamer en 2020 lors du premier confinement. « Ce qui a commencé comme une activité sporadique est rapidement devenu une routine quotidienne », explique-t-elle. « J’ai fini par lancer deux chaînes : ma chaîne personnelle Chloé et plus tard Stream’Her, une initiative qui vise à apporter plus de diversité dans le monde du streaming. » Sur ses chaînes, elle organise des tournois, des formations et a bâti une communauté soudée via Discord.

Aujourd’hui, Chloé Boels s’est imposée comme une figure incontournable du jeu vidéo en Belgique, avec 18 600 abonnés sur Twitch et une présence impressionnante sur d’autres plateformes comme Instagram, YouTube et TikTok. Rien qu’au cours du mois dernier, elle a enregistré 85 000 impressions sur Instagram. Son influence en ligne a également attiré l’attention de la télévision belge, où elle travaille désormais chaque semaine pour la RTBF. « Je diffuse pour eux tous les mercredis et je discute des dernières actualités du jeu vidéo », dit-elle. Elle était également membre du jury des Belgian Game Awards et a même présenté la cérémonie l’année dernière.

Des défis féminins

Cependant, être une femme dans le streaming comporte aussi des défis. « Je suis confrontée quotidiennement à des commentaires sexistes », confie Chloé Boels. Mais au lieu de se laisser décourager, elle transforme cette expérience en motivation : « Cela confirme qu’il reste encore beaucoup à faire pour créer un environnement de jeu vidéo en ligne plus saine et inclusif, et c’est pour cela que je veux me battre. » Même si le nombre de joueuses augmente, les femmes demeurent sous-représentées dans le monde du streaming. Chloé Boels : « Sur Twitch, seulement 35 % des streamers sont des femmes. Je veux inspirer d’autres femmes à franchir le pas également. »

Chloé Boels note toutefois des progrès dans la représentation des femmes dans les jeux vidéo. « Des titres comme Horizon Forbidden West, The Last of Us et bientôt GTA VI mettent de plus en plus en avant des personnages féminins forts et diversifiés », dit-elle. Il reste cependant encore du travail à faire, tant au sein des studios de développement de jeux vidéo que du côté des joueurs. « Les critiques récentes à l’encontre de l’héroïne d’Intergalactic : The Heretic Prophet de Naughty Dog, jugée par certains pas assez sexy ou belle, montrent que des stéréotypes archaïques sur les femmes dans les jeux vidéo persistent », souligne-t-elle.

Modèle inspirant

Chloé Boels a un message clair pour les joueuses : « Continuez à soutenir la diversité dans le secteur des jeux vidéo. Cela peut se faire en soutenant les jeux vidéo avec des personnages féminins forts, ainsi qu’en donnant une chance aux jeux vidéo de petits studios, comme nous en avons beaucoup en Belgique. Même si vous ne pouvez pas acheter un jeu, l’ajouter à votre liste de souhaits sur Steam aide déjà énormément à le faire connaître. »

À travers son travail de streameuse, de personnalité de la télévision et de défenseuse de la diversité, Chloé Boels montre que jouer à des jeux vidéo est accessible à tous. « Je ne me considère pas comme un modèle féminin », affirme-t-elle humblement. Chloé streame actuellement des jeux vidéo comme Kingdom Come: Deliverance 2 et Elden Ring Nightreign. Son genre préféré ? Les jeux de type Dark Souls, réputés pour leur difficulté élevée. « Ces jeux vidéo apprennent la patience, le calme et la persévérance », conclut-elle. « Et ce que j’aime dans le streaming, c’est que ma communauté me soutient pour vaincre les boss les plus difficiles. »